« Ah bon mais je croyais que Guillaume vivait dans la jungle et pas en Patagonie », tel pourrait être le premier commentaire vous venant à l’esprit cher lecteur en lisant le titre de ce post et en admirant cette petite boule de poil à la démarche si chaloupée qu’on nomme le pingouin ! C’est vrai, pas de risque de rencontrer un de ces charmants petits êtres par 35° à l’ombre au milieu des palmiers et des flamboyants. Non je vous assure il n’y pas de pingouins en Chiquitania mais plutôt des boa constrictors et non constructors, anaconda, crocodiles et piranha, bien que jusqu’à présent je n’ai rien vu de tout ça.
Alors pourquoi les pingouins ? Tout simplement parce que nouveau dans la blogosphère et bien décidé à y rester, j’ai décidé de mettre à la disposition de MON public, toujours plus nombreux j’en suis sûr (n’hésitez pas d’ailleurs à me crier votre amour dans les commentaires…merci d’avance !), mes photos de voyage, de mes récents voyages de l’autre bout du monde. Alors je commence bien évidemment par le plus lointain, en l’occurrence celui effectué en novembre 2006 avec ma douce et tendre petite chilienne en Patagonie Argentine, à la découverte de la Péninsule Valdès, un lieu unique au monde ou les baleines Franca Australes (Franchement Australes je vous assure) viennent se reproduire et élever leurs baleineaux avant de prendre la route vers les mers arctiques.
Ce voyage a été en tout point idyllique, une rencontre avec la nature et le froid patagonien. Dépaysement garanti. A peine avions nous foulé le sol argentin de Bariloche qu’un vent glacial vous transperçait les os. Le spectacle vu de l’aéroport est quant à lui à couper le souffle, au loin les montagnes andines aux sommets enneigés, le ciel couvert laisse émergé seulement la cime de ces pics infranchissables. Enfin tout autour de nous, pas âme qui vive, la pampa à perte de vue. Alors oui, pas de doute nous sommes bien en Patagonie.
Cela me rappelle le livre de Luis Sepulvéda, « Voyage en Patagonie » justement. Pour un petit européen que je suis, être confronté pour la première fois à ce spectacle tant imaginé, fantasmé, c’est un rêve qui se réalise, enfin. Je crois que Tintin est allé à peu près partout dans le monde mais pas en Patagonie. C’est vous dire !!
Le but de ce voyage est bien sûr la rencontre avec la Patagonie mais aussi et surtout avec nos amis les plus grands mammifères existant sur terre (vous allez en apprendre des choses dans ce blog je vous assure…), j’ai nommé le pingouin…pardon la baleine.
Direction Puerto Pyramides pour monter dans un zodiac à la poursuite de la baleine australe.
Nous sommes toujours en Patagonie argentine, l’entrée de la Patagonie, car jusqu’à Ushuaia, il manque quelques 4 000 Km !
Les mots manquent pour décrire l’émotion vécue en approchant cet animal majestueux. Le temps est dégagé et on peut apercevoir au loin les jets d’eau qu’expulsent les baleines en remontant à la surface. Le temps de mettre les gaz et nous sommes à quelques mètres de la baleine. Les baleines australes sont très curieuses et n’hésitent pas à s’approcher des embarcations c’est d’ailleurs la raison pour laquelle leur nombre a dramatiquement baissé depuis le début du XXième siècle, tant il était facile aux baleiniers de massacrer les baleines. Il nous suffit de tendre le bras pour presque la toucher.
Une mère et son petit viennent maintenant frôler l’embarcation. Le baleineau très joueur se met sur le flanc, nous montre sa queue, c’est le chaud total. Il ne nous manquera plus que les sauts qu’effectuent les machos pour attirer les femelles. Mais étant donné que nous ne sommes pas en période de reproduction, ce n’est qu’au loin, à l’horizon que ce spectacle nous sera offert.
Après les baleines, les phoques et autres éléphants de mer. A dire vrai les éléphants sont nettement moins glamour que les phoques. Les énormes pachydermes sont affalés sur le sable, les uns sur les autres tandis que les charmants petits phoques se contorsionnent, jouent entre eux et vous regardent avec une telle douceur que vous êtes prêts à épouser la cause de Brigitte Bardot tout de suite et en embarquez un sous le bras. On met bien dans ours polaires dans des zoo ou il fait une chaleur à crever alors pourquoi pas un phoque dans un petit appartement de Santiago de Chile…franchement quelle est la différence !
Nous terminerons finalement notre séjour National Geographic avec la visite de la plus grande réserve naturelle d’Amérique de pingouins de Magellan, à ne pas confondre avec les pingouins Empereurs rendus célèbres par le film « La Marche de l’Empereur ».
La réserve est immense et en période de reproduction se sont plus de deux millions de pingouins qui sont présents ici. Nous sommes actuellement en période couvaison. Ainsi le mâle et la femelle se relaient pour couver les œufs pendant plus de deux mois.
Le mâle prend généralement le premier tour et attend le retour de la femelle qui vient prendre sa place. Pendant que la femelle est partie chercher à manger pour nourrir le petit à la naissance, le mâle attend et couve. Quand la femelle revient, c’est le mâle qui part pour se nourrir. Ces petites bêtes peuvent nager plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres pour trouver à manger.
Ce sont des centaines de pingouins que nous observons. Leur démarche est à mourir de rire, et leurs pas peu assurés vous font penser qu’à tout moment ils vont tomber. En revanche une fois dans l’eau, ils retrouvent toute leur agilité, glissant dans l’eau à une vitesse incroyable.
De cette fantastique semaine n’aura manqué à l’appel que les orques. Ils viennent souvent dans cette péninsule chasser les pingouins. Leur technique de chasse est incroyable puisqu’ils se laissent échouer sur le rivage afin d’attraper des pingouins ou phoques avant d’être entraîné par le ressac, leur proie avalé. Assez ahurissant mais ce ne sera pas pour cette fois, les orques nous ayant devancé en entrant dans un petit détroit de la péninsule ou la mer est plus calme pour chasser tranquillement, dixit le gardien de la réserve qui les a aperçu ce matin même !
C’est donc des images plein la tête que nous repartons, ces images que vous pourrez bientôt consulter justement.
Je dédie le titre de ce post à Sandra, qui voit des pingouins partout…et à ma petite femme bien sûr avec qui j’ai passé une semaine grandiose que je ne suis pas prêt d’oublier.