samedi 28 avril 2007

La fête du Pujllay


Et bien voilà c'est fait je suis en train de passer le cap HISTORIQUE du second post. Alors quoi?
Vous vous attendez à ce que je vous explique un peu ce qu'est la Chiquitania non? et bien pas cette fois. Je préfère vous expliquer un peu la fête du Pujllay. Mais qu'est ce que c'est que ces noms barbares? C'est du créole? hihihiiih
Non c'est du quechua. Mais je vous en dis pas plus...bonne lecture!

La troisième semaine de mars se réalise chaque année la fête du Pujllay (jeux en quechua) dans le village de Tarabuco.
Cette fête débute par la célébration de la messe en quechua puis vient l’entrée des groupes de danseurs qui défilent sur la place centrale du village avant que ne soit élue la vierge de la cérémonie rituelle de la Pucara.
Plus de 60 communautés indigènes se parent de leurs plus beaux habits typiques, pour célébrer cette fête traditionnelle, l’une des plus importante du pays.
Elle tient son origine à l’époque du 12 mars 1826, ou les guerriers indigènes ont affrontés et vaincus l’armée « verte » des espagnols (la couleur de leur uniforme, ndl) qui leur étaient supérieurs en nombre et en armement.
Pour se remémorer cette cinglante victoire, toutes les communautés environnantes défilent donc sur la place centrale au son des flûtes artisanales pour ridiculiser l’envahisseur espagnol. Ils dansent, chantent, sautent, enivrés par la chicha (alcool de maïs fermenté), en faisant résonner de gros éperons de fers qu’ils portent sur leurs sandales, singeant le conquistador espagnol chevauchant son fier destrier coiffé de son casque. Les casques de ces communautés justement, ressemblent à s’y méprendre aux casques espagnols de l’époque.
Les costumes traditionnels sont magnifiques, des couleurs vives ou le rose fuchsia prédomine.

Les danses d’une communauté à l’autre sont assez similaires, de même que les costumes mais le spectacle est superbe et l’ambiance bon enfant. Des centaines de touristes sont présents pour l’occasion. En effet, en plus de l’événement, c’est dimanche et jour de marché à Tarabuco. Tous les artisans descendent des hauts plateaux pour vendre leur artisanat unique en Bolivie.
Angela et moi avons réussit à franchir les cordons de sécurité pour trouver des places aux premières loges et mitraillés de photos ce spectacle haut en couleur.
Bon nombre de danseurs s’agitent la bouche pleine ! J’entends par là qu’ils ont dans la bouche une boule de feuilles de coca qu’ils mâchent ainsi toute la sainte journée, pour leur donner de l’énergie et danser jusqu’au bout de la nuit.
Le mélange chicha - feuille de coca n’est pas à proprement parlé très recommandé mais ça fait partie du folklore. Chaque année cette célébration est l’occasion de débordements, parce qu’il faut voir ce qu’ils se mettent dans la tête…
Plus il fait froid et plus ils boivent c’est logique. Mais quand on vit à 4 000 m d’altitude il n’est jamais très bon pour les neurones de boire de l’alcool frelaté ou bien de l’alcool a près de 80°. Mais bon il fait très froid aussi, ceci explique cela.
Pourtant cette année, la venue d’El Evo oblige à un peu de retenue et militaires et policiers sont là pour maintenir l’ordre.
Et oui pour la première fois dans l’histoire de ce pays un Président de la République en activité se déplace au Pujllay. Evo Morales, El Evo comme il est déjà surnommé par ses partisans, doit arriver maintenant dans quelques minutes. Sa venue est programmée à 14h30 et la cloche de l’Eglise retentit à la demie heure des deux heurs, quand l’hélicoptère présidentiel survole la zone.
En un instant, toute la population converge vers le terrain de foot qui servira pour l’occasion de piste d’atterrissage et de tribune officielle pour que le Président puisse s’exprimer devant la foule en délire.
Nous avons enfin pu rejoindre Sandra, ses amis, son homme et le collègue de son homme (il y a trop de monde, je vais pas tous les nommer désolé…) pour qu’ensemble nous convergions vers…je vous le donne en mille Émile, le stade de foot !
Nous tentons de monter sur un mur construit de blocs d’argile qui manque de s’effondrer à chaque fois que quelqu’un cherche à l’escalader pour le voir, lui El Evo.
Mais oui, il est là et bien là ! Il a eut juste le temps de revêtir le yelmo español, (fameux casque d’imitation español, le poncho aux couleurs traditionnelles de Tarabuco.
Il est donc prêt pour s’exprimer devant la foule qui a maintenant la couleur d’un véritable patchwork en alpaca !Il profite alors de son discours pour annoncé la création d’une radio communautaire pour la zone qui ne peut malheureusement capté les radios de Sucre, la capitale, pourtant situé à moins d’une heure de route. C’est ce qu’on appelle de la communication.

Pari réussit puisque la foule est ravie. Sandra que rien n’arrête, bravera les gardes du corps d’Evo pour prendre LE cliché de l’année, une photo digne des plus grands reporters.

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