dimanche 29 avril 2007

Elle voit des pingouins partout!!


« Ah bon mais je croyais que Guillaume vivait dans la jungle et pas en Patagonie », tel pourrait être le premier commentaire vous venant à l’esprit cher lecteur en lisant le titre de ce post et en admirant cette petite boule de poil à la démarche si chaloupée qu’on nomme le pingouin !

C’est vrai, pas de risque de rencontrer un de ces charmants petits êtres par 35° à l’ombre au milieu des palmiers et des flamboyants. Non je vous assure il n’y pas de pingouins en Chiquitania mais plutôt des boa constrictors et non constructors, anaconda, crocodiles et piranha, bien que jusqu’à présent je n’ai rien vu de tout ça.

Alors pourquoi les pingouins ? Tout simplement parce que nouveau dans la blogosphère et bien décidé à y rester, j’ai décidé de mettre à la disposition de MON public, toujours plus nombreux j’en suis sûr (n’hésitez pas d’ailleurs à me crier votre amour dans les commentaires…merci d’avance !), mes photos de voyage, de mes récents voyages de l’autre bout du monde. Alors je commence bien évidemment par le plus lointain, en l’occurrence celui effectué en novembre 2006 avec ma douce et tendre petite chilienne en Patagonie Argentine, à la découverte de la Péninsule Valdès, un lieu unique au monde ou les baleines Franca Australes (Franchement Australes je vous assure) viennent se reproduire et élever leurs baleineaux avant de prendre la route vers les mers arctiques.

Ce voyage a été en tout point idyllique, une rencontre avec la nature et le froid patagonien. Dépaysement garanti. A peine avions nous foulé le sol argentin de Bariloche qu’un vent glacial vous transperçait les os. Le spectacle vu de l’aéroport est quant à lui à couper le souffle, au loin les montagnes andines aux sommets enneigés, le ciel couvert laisse émergé seulement la cime de ces pics infranchissables. Enfin tout autour de nous, pas âme qui vive, la pampa à perte de vue. Alors oui, pas de doute nous sommes bien en Patagonie.

Cela me rappelle le livre de Luis Sepulvéda, « Voyage en Patagonie » justement. Pour un petit européen que je suis, être confronté pour la première fois à ce spectacle tant imaginé, fantasmé, c’est un rêve qui se réalise, enfin. Je crois que Tintin est allé à peu près partout dans le monde mais pas en Patagonie. C’est vous dire !!

Le but de ce voyage est bien sûr la rencontre avec la Patagonie mais aussi et surtout avec nos amis les plus grands mammifères existant sur terre (vous allez en apprendre des choses dans ce blog je vous assure…), j’ai nommé le pingouin…pardon la baleine.

Direction Puerto Pyramides pour monter dans un zodiac à la poursuite de la baleine australe.

Nous sommes toujours en Patagonie argentine, l’entrée de la Patagonie, car jusqu’à Ushuaia, il manque quelques 4 000 Km !

Les mots manquent pour décrire l’émotion vécue en approchant cet animal majestueux. Le temps est dégagé et on peut apercevoir au loin les jets d’eau qu’expulsent les baleines en remontant à la surface. Le temps de mettre les gaz et nous sommes à quelques mètres de la baleine. Les baleines australes sont très curieuses et n’hésitent pas à s’approcher des embarcations c’est d’ailleurs la raison pour laquelle leur nombre a dramatiquement baissé depuis le début du XXième siècle, tant il était facile aux baleiniers de massacrer les baleines. Il nous suffit de tendre le bras pour presque la toucher.

Une mère et son petit viennent maintenant frôler l’embarcation. Le baleineau très joueur se met sur le flanc, nous montre sa queue, c’est le chaud total. Il ne nous manquera plus que les sauts qu’effectuent les machos pour attirer les femelles. Mais étant donné que nous ne sommes pas en période de reproduction, ce n’est qu’au loin, à l’horizon que ce spectacle nous sera offert.

Après les baleines, les phoques et autres éléphants de mer. A dire vrai les éléphants sont nettement moins glamour que les phoques. Les énormes pachydermes sont affalés sur le sable, les uns sur les autres tandis que les charmants petits phoques se contorsionnent, jouent entre eux et vous regardent avec une telle douceur que vous êtes prêts à épouser la cause de Brigitte Bardot tout de suite et en embarquez un sous le bras. On met bien dans ours polaires dans des zoo ou il fait une chaleur à crever alors pourquoi pas un phoque dans un petit appartement de Santiago de Chile…franchement quelle est la différence !

Nous terminerons finalement notre séjour National Geographic avec la visite de la plus grande réserve naturelle d’Amérique de pingouins de Magellan, à ne pas confondre avec les pingouins Empereurs rendus célèbres par le film « La Marche de l’Empereur ».

La réserve est immense et en période de reproduction se sont plus de deux millions de pingouins qui sont présents ici. Nous sommes actuellement en période couvaison. Ainsi le mâle et la femelle se relaient pour couver les œufs pendant plus de deux mois.

Le mâle prend généralement le premier tour et attend le retour de la femelle qui vient prendre sa place. Pendant que la femelle est partie chercher à manger pour nourrir le petit à la naissance, le mâle attend et couve. Quand la femelle revient, c’est le mâle qui part pour se nourrir. Ces petites bêtes peuvent nager plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres pour trouver à manger.

Ce sont des centaines de pingouins que nous observons. Leur démarche est à mourir de rire, et leurs pas peu assurés vous font penser qu’à tout moment ils vont tomber. En revanche une fois dans l’eau, ils retrouvent toute leur agilité, glissant dans l’eau à une vitesse incroyable.

De cette fantastique semaine n’aura manqué à l’appel que les orques. Ils viennent souvent dans cette péninsule chasser les pingouins. Leur technique de chasse est incroyable puisqu’ils se laissent échouer sur le rivage afin d’attraper des pingouins ou phoques avant d’être entraîné par le ressac, leur proie avalé. Assez ahurissant mais ce ne sera pas pour cette fois, les orques nous ayant devancé en entrant dans un petit détroit de la péninsule ou la mer est plus calme pour chasser tranquillement, dixit le gardien de la réserve qui les a aperçu ce matin même !

C’est donc des images plein la tête que nous repartons, ces images que vous pourrez bientôt consulter justement.

Je dédie le titre de ce post à Sandra, qui voit des pingouins partout…et à ma petite femme bien sûr avec qui j’ai passé une semaine grandiose que je ne suis pas prêt d’oublier.

samedi 28 avril 2007

La fête du Pujllay


Et bien voilà c'est fait je suis en train de passer le cap HISTORIQUE du second post. Alors quoi?
Vous vous attendez à ce que je vous explique un peu ce qu'est la Chiquitania non? et bien pas cette fois. Je préfère vous expliquer un peu la fête du Pujllay. Mais qu'est ce que c'est que ces noms barbares? C'est du créole? hihihiiih
Non c'est du quechua. Mais je vous en dis pas plus...bonne lecture!

La troisième semaine de mars se réalise chaque année la fête du Pujllay (jeux en quechua) dans le village de Tarabuco.
Cette fête débute par la célébration de la messe en quechua puis vient l’entrée des groupes de danseurs qui défilent sur la place centrale du village avant que ne soit élue la vierge de la cérémonie rituelle de la Pucara.
Plus de 60 communautés indigènes se parent de leurs plus beaux habits typiques, pour célébrer cette fête traditionnelle, l’une des plus importante du pays.
Elle tient son origine à l’époque du 12 mars 1826, ou les guerriers indigènes ont affrontés et vaincus l’armée « verte » des espagnols (la couleur de leur uniforme, ndl) qui leur étaient supérieurs en nombre et en armement.
Pour se remémorer cette cinglante victoire, toutes les communautés environnantes défilent donc sur la place centrale au son des flûtes artisanales pour ridiculiser l’envahisseur espagnol. Ils dansent, chantent, sautent, enivrés par la chicha (alcool de maïs fermenté), en faisant résonner de gros éperons de fers qu’ils portent sur leurs sandales, singeant le conquistador espagnol chevauchant son fier destrier coiffé de son casque. Les casques de ces communautés justement, ressemblent à s’y méprendre aux casques espagnols de l’époque.
Les costumes traditionnels sont magnifiques, des couleurs vives ou le rose fuchsia prédomine.

Les danses d’une communauté à l’autre sont assez similaires, de même que les costumes mais le spectacle est superbe et l’ambiance bon enfant. Des centaines de touristes sont présents pour l’occasion. En effet, en plus de l’événement, c’est dimanche et jour de marché à Tarabuco. Tous les artisans descendent des hauts plateaux pour vendre leur artisanat unique en Bolivie.
Angela et moi avons réussit à franchir les cordons de sécurité pour trouver des places aux premières loges et mitraillés de photos ce spectacle haut en couleur.
Bon nombre de danseurs s’agitent la bouche pleine ! J’entends par là qu’ils ont dans la bouche une boule de feuilles de coca qu’ils mâchent ainsi toute la sainte journée, pour leur donner de l’énergie et danser jusqu’au bout de la nuit.
Le mélange chicha - feuille de coca n’est pas à proprement parlé très recommandé mais ça fait partie du folklore. Chaque année cette célébration est l’occasion de débordements, parce qu’il faut voir ce qu’ils se mettent dans la tête…
Plus il fait froid et plus ils boivent c’est logique. Mais quand on vit à 4 000 m d’altitude il n’est jamais très bon pour les neurones de boire de l’alcool frelaté ou bien de l’alcool a près de 80°. Mais bon il fait très froid aussi, ceci explique cela.
Pourtant cette année, la venue d’El Evo oblige à un peu de retenue et militaires et policiers sont là pour maintenir l’ordre.
Et oui pour la première fois dans l’histoire de ce pays un Président de la République en activité se déplace au Pujllay. Evo Morales, El Evo comme il est déjà surnommé par ses partisans, doit arriver maintenant dans quelques minutes. Sa venue est programmée à 14h30 et la cloche de l’Eglise retentit à la demie heure des deux heurs, quand l’hélicoptère présidentiel survole la zone.
En un instant, toute la population converge vers le terrain de foot qui servira pour l’occasion de piste d’atterrissage et de tribune officielle pour que le Président puisse s’exprimer devant la foule en délire.
Nous avons enfin pu rejoindre Sandra, ses amis, son homme et le collègue de son homme (il y a trop de monde, je vais pas tous les nommer désolé…) pour qu’ensemble nous convergions vers…je vous le donne en mille Émile, le stade de foot !
Nous tentons de monter sur un mur construit de blocs d’argile qui manque de s’effondrer à chaque fois que quelqu’un cherche à l’escalader pour le voir, lui El Evo.
Mais oui, il est là et bien là ! Il a eut juste le temps de revêtir le yelmo español, (fameux casque d’imitation español, le poncho aux couleurs traditionnelles de Tarabuco.
Il est donc prêt pour s’exprimer devant la foule qui a maintenant la couleur d’un véritable patchwork en alpaca !Il profite alors de son discours pour annoncé la création d’une radio communautaire pour la zone qui ne peut malheureusement capté les radios de Sucre, la capitale, pourtant situé à moins d’une heure de route. C’est ce qu’on appelle de la communication.

Pari réussit puisque la foule est ravie. Sandra que rien n’arrête, bravera les gardes du corps d’Evo pour prendre LE cliché de l’année, une photo digne des plus grands reporters.

Mais ou est donc passé Sirop?

Ca y est, enfin, je reprends contact avec la blogosphère.
Reprendre dirons certains, voire la plupart…
« Ha bon Guillaume avait un blog ?? Première nouvelle ? »
C’est vrai que je n’ai pas trop ébruité la nouvelle et pour cause…mon précédent blog contient un seul post !!!!
Je sais c’est lamentable et les rares personnes au courant de ce fameux blog (elles se reconnaîtront facilement !) n’ont cessé de me ressasser qu’un seul post pour un blog c’est ridicule.
Aussi un an après mon premier et dernier post, je replonge dans la blogosphère pour j’espère cette fois plus de succès et de motivation…
Alors désolé Sirop (c’est le nom de ma monture, un âne, qui m’a accompagné pendant une reconnaissance d’un centre de vote en Haïti), je dois t’oublier, tourner la page (virtuelle) pour trouver d’autres montures, parlant cette fois ci espagnol et non plus créole, ce qui ne devrait pas m’être trop difficile dans le coin ou je me trouve actuellement.
Pourquoi revenir au blog après avoir connu un échec aussi cinglant ? A vrai dire je ne sais pas trop.
La pression de la famille et des amis d’avoir des nouvelles ?
Le désir de pouvoir mettre en ligne mes photos et mes réflexions littéraires dans l’espoir qu’enfin quelqu’un puisse reconnaître mon talent de photographe et de grand écrivain ?
La possibilité enfin de révéler au grand jour TOUTES les photos de pingouins et de baleines que je possède ?
Ou bien tout simplement faire enfin le deuil de Sirop, cet être cher qui me manque, dont les hennissements (je sais qu’un âne ne henni pas mais je manque de dictionnaire pour trouver le cri de l’âne…) hantent encore mes nuits pour l’avoir honteusement abandonné perdu au cœur de l’unique post…triste réalité virtuelle !

Alors pour toutes ces bonnes raisons j’ai décidé de retenter ma chance avec le blog.
Audacieux, périlleux, courageux…les mots ne manquent pas pour désigner mon acte insensé. Mais quand faut y aller, faut y aller, hay que tirarse al agua no ?
Pensé en un minuto escribir este blog en español pero seria reducir demasiado mi publico ! Entonces lo lamento para todos mis amigos hispanofonos pero je vais écrire en français. De toute façon vous comprenez le français donc il n’y a pas de soucis à avoir.
Je crois que pour un premier post c’est pas mal non ?
Bien sur j’aurais pu vous raconter pour ceux qui l’ignore encore, que je suis actuellement dans un petite village du nom de San Ignacio de Velasco, situé à 470 km de Santa Cruz, capitale du département du même nom dans l’Oriente Bolivien, a travaillé pour Médecins du Monde Espagne en tant que coordonnateur d’un projet de renforcement du réseau de santé et de la gestion de la santé locale de la Province de Velasco.
Bien sur j’aurais pu vous dire tout ça, mais je préfère dédier ce premier post à Sirop.
Sirop mon âne, tu me manques. Mais regardes, j’ai trouvé un nouvel ami qui te ressemble comme deux gouttes d’eau.
Alors, ne t’inquiètes pas trop pour moi et kembe la, pa lagé. Nou pra’l wé yon lè.